14/01/2016

Un plagiaire par anticipation : Kuniyoshi



L’exposition consacrée à Kuniyoshi Utagawa au Petit Palais n’a pas seulement révélé à un vaste public, dont votre serviteur, l’œuvre d’un maître moins vu par ici que Utamaro ou Hokusaï, elle a aussi démontré que ce démon de l’invention graphique avait intégré l’oupeinpisme à son gigantesque travail (près de 12 000 estampes).

Assez traditionnels sont les têtes – ou les crânes dans l’estampe jointe – composés de corps ou d’autres formes – ici, des chats. Arcimboldo utilisait des fruits, des légumes et autres.

> Kuniyoshi  : Gosuke Nozarashi, de la série « Les marques d’identification : la mode signée Kuniyoshi », vers 1845, 39 × 26,5 cm.

Connus également comme jeu graphique sont les compositions où des corps sont munis de membres multivalents, servant à plusieurs corps. Claude Berge nous en avait montré des exemples européens, dans les débuts de l’Oupeinpo.

> Kuniyoshi  : Quatorze corps qui en paraissent trente-cinq : tissu imprimé à vous empêcher de fermer l’œil, vers 1842, 26,5 × 39 cm.

Plus rares, me semble-t-il, sont ces figures dont l’ombre dessine une tout autre image. C’est certes le principe des ombres chinoises, mais il est ici utilisé avec une haute virtuosité et l’on peut, oupeinpiennement, en imaginer un usage multiplié : la même ombre pourrait être celle de toute une série de figures homologues. On aurait alors affaire, au plein sens du terme, à un multiplicateur de lecture.

> Kuniyoshi  : Benkei et bouffon, de la série « Jeux d’ombres », vers 1848, deux fois 39 × 26,5 cm.

> Kuniyoshi  : Pêcheur, crevette et coque, de la série « Jeux d’ombres », vers 1848, deux fois 39 × 26,5 cm.
Thieri Foulc

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