L’exposition consacrée
à Kuniyoshi Utagawa au Petit Palais n’a pas seulement révélé à
un vaste public, dont votre serviteur, l’œuvre d’un maître
moins vu par ici que Utamaro ou Hokusaï, elle a aussi démontré que
ce démon de l’invention graphique avait intégré l’oupeinpisme
à son gigantesque travail (près de 12 000 estampes).
Assez traditionnels sont
les têtes – ou les crânes dans l’estampe jointe – composés
de corps ou d’autres formes – ici, des chats. Arcimboldo
utilisait des fruits, des légumes et autres.
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Kuniyoshi : Gosuke
Nozarashi, de la
série « Les marques d’identification : la mode signée
Kuniyoshi », vers 1845, 39 × 26,5 cm.
Connus également comme
jeu graphique sont les compositions où des corps sont munis de
membres multivalents, servant à plusieurs corps. Claude Berge nous
en avait montré des exemples européens, dans les débuts de
l’Oupeinpo.
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Kuniyoshi : Quatorze
corps qui en paraissent trente-cinq : tissu imprimé à vous
empêcher de fermer l’œil,
vers 1842, 26,5 × 39 cm.
Plus rares, me
semble-t-il, sont ces figures dont l’ombre dessine une tout autre
image. C’est certes le principe des ombres chinoises, mais il est
ici utilisé avec une haute virtuosité et l’on peut,
oupeinpiennement, en imaginer un usage multiplié : la même
ombre pourrait être celle de toute une série de figures homologues.
On aurait alors affaire, au plein sens du terme, à un multiplicateur
de lecture.
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Kuniyoshi : Benkei
et bouffon, de la
série « Jeux d’ombres », vers 1848, deux fois 39 ×
26,5 cm.
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Kuniyoshi : Pêcheur,
crevette et coque,
de la série « Jeux d’ombres », vers 1848, deux fois 39
× 26,5 cm.
Thieri Foulc
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